Mehdi Debbrah, son parcours, son interview !

Quelques mots sur Mehdi Debbrah ‍

Après plusieurs aventures à pied, comme des trajets vers Venise, Saint-Sébastien en Espagne ou Copenhague depuis Paris, Mehdi s’est lancé en 2022 un défi encore plus ambitieux : rejoindre Alger depuis Paris soit 10 000 km à pied. Ce projet qui a pris fin en août 2023 n’était pas juste une performance physique, il portait en lui un hommage personnel à son père décédé, et un volet humanitaire destiné à financer des châteaux d’eau et distribuer des kits alimentaires.

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Une communauté solidaire sur les réseaux sociaux‍

Suivi par presque 500 000 personnes sur Instagram et 1,2 million sur TikTok, Mehdi a documenté quotidiennement son voyage. À travers de courtes vidéos, il partage les hauts et les bas de son périple : les galères, les moments de joie, les paysages où il plante sa tente, ou encore ses repas simples pris à la lumière de sa lampe frontale. Ses vidéos reflètent également la générosité des habitants qu’il rencontre, quelle que soit la région traversée. Beaucoup lui offrent à manger, à boire, un hébergement, et parfois même un coup de main en portant son sac de près de 18 kilos.

Une mission humanitaire au cœur du projet‍

Derrière cette aventure hors du commun se cache une véritable cause solidaire. Grâce à sa popularité sur les réseaux sociaux, Mehdi a mis en avant l’association LIFE ONG, avec laquelle il s’est associé pour financer des projets humanitaires. À l’origine, son objectif était de collecter des fonds pour la construction d’un puits au Togo, mais la générosité de sa communauté a largement dépassé ses espérances. La cagnotte a atteint plus de 83 000 euros, permettant de financer plusieurs initiatives, telles que le forage de châteaux d’eau au Niger et en Indonésie, la distribution de colis alimentaires en Algérie et en Tunisie, ou encore des vélos pour des collégiennes au Bangladesh.

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Et voici l’interview de notre aventurier !

1) Est-ce que tu peux te présenter ?‍

Je suis Mehdi Debbrah, un marcheur passionné. Sur les réseaux sociaux, beaucoup me connaissent sous le nom de « debbraahworld ».

J’ai commencé mes marches en 2015, et dès 2019, j’ai commencé à le faire en solitaire. Cette deuxième marche, un périple reliant Paris à Venise à pied, a véritablement marqué un tournant pour moi. Elle m’a permis de financer plusieurs projets humanitaires, qui au début étaient surtout des maraudes, des projets modestes, mais symboliques. Ma marche en 2022 de Paris Alger a pris une autre dimension. Elle m’a fait traverser 5 pays en 5 mois, parcourir plus de 10 000 km et monter une cagnotte qui a permis d’aider de nombreuses personnes à travers le monde. Aujourd’hui, à 29 ans, né et grandi à Paris, je continue de marcher avec passion. Pour moi, la marche est bien plus qu’un simple moyen de déplacement, c’est une philosophie de vie.
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‍2) Qu’est-ce qui t’a poussé à t’engager dans l’humanitaire et à soutenir des causes solidaires comme celles de LIFE ?‍

Honnêtement, je ne me suis jamais vraiment vu comme quelqu’un « engagé » dans l’humanitaire au sens strict du terme. Ce n’est pas quelque chose que j’ai recherché ou planifié. Je pense que cela vient en grande partie de mon éducation. Mes parents m’ont toujours inculqué l’importance de venir en aide aux autres, et ça a fini par devenir une seconde nature pour moi. En quelque sorte, mon engagement s’est fait naturellement, sans forcer les choses. En marchant, j’ai découvert que c’était aussi une opportunité incroyable de rassembler des gens autour de causes communes. Cela m’a permis de mobiliser une véritable communauté pour des actions concrètes. Pour moi, c’est là que la marche et l’humanitaire se rejoignent : dans cette capacité à réunir et à donner.
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‍3) Pourquoi avoir choisi LIFE ?‍

Lorsque j’ai commencé à organiser des marches, je finançais des maraudes à travers une petite association de mon quartier. Mais rapidement, j’ai eu envie de m’impliquer dans quelque chose de plus durable et d’impactant. J’ai alors fait des recherches et c’est là que j’ai découvert LIFE ONG. Ce qui m’a séduit, c’est son engagement dans des projets concrets comme la construction de puits et de châteaux d’eau, des infrastructures qui apportent une réelle amélioration des conditions de vie. Des amis autour de moi connaissaient également l’association et m’en ont dit beaucoup de bien. C’est ainsi que j’ai décidé de collaborer avec LIFE. À travers mes marches, j’ai pu financer plusieurs projets liés à l’accès à l’eau potable, et cela m’a beaucoup motivé à continuer.

4) Selon toi, quelle est l’importance des réseaux sociaux pour sensibiliser et mobiliser autour des actions solidaires aujourd’hui ?‍

Les réseaux sociaux sont devenus un outil incroyable pour partager et faire connaître des causes. Pendant ma marche de Paris à Alger, l’objectif était de récolter des fonds pour la construction d’un château d’eau. Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur. J’imaginais collecter quelques milliers d’euros, 5 000 ou 6 000 tout au plus, et je pensais devoir financer le reste moi-même. Mais contre toute attente, la cagnotte a atteint 86 000 euros grâce à la mobilisation sur les réseaux sociaux. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé à quel point ces plateformes pouvaient être puissantes. Elles permettent de toucher un public très large et d’amplifier des initiatives en un temps record. C’est une véritable force, tout est possible quand on sait les utiliser à bon escient.

5) Quel impact aimerais-tu avoir sur les jeunes qui te suivent et qui s’intéressent à l’humanitaire ?‍

Je ne sais pas si je souhaite nécessairement « montrer l’exemple », car cela représente une grande responsabilité. Toutefois, j’aimerais inspirer les jeunes en leur montrant que le partage peut être une source incroyable de motivation. Lors de mes marches, c’est la montée de la cagnotte et l’impact concret des dons qui m’ont motivé à continuer. Chaque euro récolté me donnait l’impression de ne pas marcher en vain. En plus, j’ai fait des rencontres magnifiques, découvert des cultures, et traversé des paysages à couper le souffle. Si je devais avoir un impact, ce serait de montrer qu’il faut croire en ses rêves. Quand j’ai commencé, je n’aurais jamais imaginé qu’une marche pour financer un château d’eau mènerait à la construction de plusieurs. Alors, si j’ai un message, c’est de croire en vos projets, même les plus fous !

6) Quelles sont les valeurs qui guident tes actions, ton engagement au quotidien ?‍

Au quotidien, j’essaie de suivre des valeurs simples, mais essentielles. Par exemple, je fais attention à m’alimenter de manière équilibrée, en privilégiant les circuits courts et les produits de saison. La solidarité est aussi une valeur clé pour moi, même si je ne peux pas agir chaque jour, j’essaie toujours d’aider dès que l’occasion se présente. Dans chaque projet que j’entreprends, je cherche à y intégrer une dimension solidaire. Respect de l’humain, partage, et bien sûr, respect de soi-même sont des principes qui me guident constamment. La marche elle-même est une forme d’engagement, à la fois personnel et solidaire.

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7) Quel serait ton plus beau souvenir de ces marches ?‍

Choisir un seul souvenir parmi toutes les expériences vécues durant mes marches est vraiment compliqué. Chaque étape, chaque rencontre a sa propre signification. Mais s’il y a un moment qui se détache des autres, c’est la rencontre avec mon grand-père en Algérie. Ce moment a été particulièrement fort pour moi, non seulement sur le plan émotionnel, mais aussi symbolique. Quand il m’a regardé droit dans les yeux et qu’il m’a dit qu’il était fier de moi, ça a été l’un des plus beaux cadeaux que j’ai jamais reçus. Ces mots, « tu m’as fait honneur », ont résonné profondément en moi. C’était plus qu’une simple reconnaissance ; c’était la validation d’un parcours, d’un engagement, et une connexion directe avec mes racines.

En le voyant si ému, j’ai réalisé à quel point mes actions allaient au-delà de ce que j’imaginais. Cette marche, qui avait pour but de financer des projets humanitaires, m’a permis non seulement d’aider des communautés dans le besoin, mais aussi de renforcer les liens familiaux, de retrouver des morceaux de mon histoire. Ce moment avec mon grand-père, c’était un véritable point culminant, une sorte d’accomplissement personnel et familial.

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8) Si tu devais définir l’impact de LIFE en trois mots, lesquels choisirais-tu et pourquoi ?‍

Pour moi, LIFE c’est d’abord l’universalité. L’association agit au-delà des frontières, peu importe où se trouvent les besoins. Ensuite, c’est la diversité. Pendant mes marches, avec LIFE, j’ai pu financer non seulement des châteaux d’eau, mais aussi des projets liés à l’éducation et à la reforestation. Enfin, c’est l’amour, car c’est le moteur de toutes ces actions. Sans amour et empathie, il serait impossible de mener à bien ces initiatives.

9) Un dernier message pour ta communauté et pour tous ceux qui veulent s’engager dans des projets solidaires ?‍

Je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui ont contribué à mes cagnottes, quel que soit le montant de leur don. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice, et c’est grâce à cette solidarité collective que des projets concrets voient le jour. Pour les nouveaux projets, mon objectif est de venir en aide à encore plus de personnes, surtout au vu de la situation actuelle dans le monde. J’encourage vivement chacun à s’engager. Aider les autres ne fait pas seulement du bien à ceux que l’on aide, cela nous transforme également. Depuis que je suis impliqué dans ces actions, je me sens mieux dans ma vie personnelle, professionnelle, et dans tous les aspects de mon quotidien. Parfois, il suffit de repenser à ces moments pour retrouver un sentiment de paix intérieure.

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