Le don charitable est un véritable pilier qui vous permet de perpétuer votre bonne action dans le temps. Zakaat Al Maal ✦ Sadaqa Jariya ✦ Fidiya & Kaffara ✦ Intérêts Bancaires
Surmonter l’exclusion numérique dans les pays en développement
La digitalisation révolutionne nos vies. Mais ce n’est pas le cas pour tous ! 2,7 milliards de personnes restent déconnectées, majoritairement dans les pays en développement. Cette exclusion numérique entretient les inégalités. Loin d’être un obstacle insurmontable, elle représente une formidable opportunité de changement. En la comblant, nous avons le potentiel de transformer des vies individuelles, de dynamiser des communautés entières et de stimuler la croissance économique à une échelle sans précédent. Le moment est venu d’agir.
L’exclusion numérique : qu’est-ce que c’est ?
L’exclusion numérique peut être définie comme l’inégalité d’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que l’incapacité à utiliser ces technologies de manière efficace. Elle se traduit par plusieurs réalités : pas d’accès à Internet, manque d’équipements comme des smartphones ou des ordinateurs, ou encore des compétences numériques insuffisantes pour utiliser ces technologies de manière productive.
Dans les pays en développement, cette exclusion est particulièrement prononcée. En 2023, seulement 37 % de la population africaine par exemple utilise Internet. Ce fossé numérique est amplifié par plusieurs facteurs tels que les infrastructures limitées, la pauvreté, les inégalités de genre, et l’instabilité politique. Par ailleurs, au-delà de l’accès à Internet, il existe également une fracture en termes de qualité de connexion : même lorsque les populations sont connectées, la vitesse et la fiabilité de la connexion sont souvent insuffisantes pour des usages essentiels comme l’éducation en ligne ou le télétravail.
Le saviez-vous ? 33 % des habitants de la planète ne sont pas connectés en 2023.
Les conséquences de l’exclusion numérique
L’impact sur l’éducation
L’accès à Internet permet de démocratiser le savoir en mettant à disposition des élèves, même dans les régions les plus reculées, une vaste quantité de ressources éducatives. Ils peuvent suivre des cours en ligne, consulter des bibliothèques numériques et participer à des forums de discussion, élargissant ainsi leurs horizons et améliorant leurs compétences. En outre, l’accès à Internet facilite la collaboration internationale entre étudiants et enseignants, encourageant l’échange d’idées et de pratiques innovantes. Il contribue à réduire les inégalités en offrant aux personnes défavorisées une opportunité d’éducation de qualité, favorisant ainsi le développement global des communautés.
Nous avons pu voir par exemple qu’en période de pandémie, l’enseignement à distance est devenu une nécessité pour des millions d’enfants. Dans les pays en développement, cet épisode a révélé l’ampleur du fossé numérique. Seulement un tiers des enfants dans le monde ont pu accéder à l’éducation à distance pendant la fermeture des écoles en 2020. En Afrique de l’Est, de l’Ouest, Australe et Centrale, 49 % des élèves en ont été privés. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 40 % ! Les enfants issus des foyers les plus pauvres et en zones rurales ont été le plus impactés.
L’incapacité d’accéder aux plateformes numériques compromet l’avenir de trop d’enfants. L’éducation est l’un des leviers les plus puissants pour briser le cycle de la pauvreté, et le manque d’accès à Internet empêche de nombreuses personnes de saisir cette opportunité.
Un frein au développement économique
Selon un rapport de la Banque mondiale, une augmentation de 10 % de l’accès au haut débit pourrait accroître le PIB des pays en développement de 0,5 à 1,5 % en moyenne. Pourtant, dans de nombreuses régions du monde, l’accès à Internet reste un luxe. Les petites entreprises, qui représentent la colonne vertébrale des économies locales, ne peuvent pas atteindre leur plein potentiel sans accès aux marchés en ligne et aux technologies numériques.
Le manque d'inclusion numérique freine aussi les opportunités d'emploi. En Inde, par exemple, où 70 % de la population vit en milieu rural, l'accès limité aux compétences numériques empêche beaucoup de travailleurs de profiter des emplois offerts par une économie numérique en plein essor.
D’importantes répercussions sur l’égalité de genre
Les femmes dans les pays en développement sont particulièrement affectées par l’exclusion numérique. En 2023, 90 % des adolescentes et des jeunes femmes des pays à faible revenu n’ont pas accès à Internet selon l’UNICEF. Les garçons du même âge le sont deux fois plus. Et même quand l’accès à Internet est possible, elles manquent de compétences dans le numérique. Sont en cause, les normes et stéréotypes sexistes, les préoccupations liées à la sécurité en ligne, etc.
Cette inégalité numérique accentue les écarts de revenus entre les sexes et limite l’accès des femmes aux opportunités économiques et éducatives.
Que faire pour réduire l’exclusion numérique ?
Investir dans les infrastructures
La première étape pour combler le fossé numérique est d’investir dans les infrastructures de télécommunications. Cela inclut l’expansion des réseaux mobiles et la fourniture d’un accès Internet à prix raisonnable et de qualité. En Afrique, par exemple, des programmes comme l’Alliance pour un Internet abordable (A4AI) visent à réduire les coûts d’accès à Internet pour les populations à faible revenu.
Le saviez-vous ? L’Afrique est connectée à Internet principalement grâce à des câbles sous-marins. Leur fragilité les rend vulnérables aux dommages causés par les ancres de navires, les glissements de terrain sous-marins et l’activité sismique. Lorsqu’un ou plusieurs câbles sont endommagés, cela peut entraîner des coupures massives d’Internet dans plusieurs pays du continent. Certaines solutions alternatives, comme l’Internet par satellite, sont proposées pour renforcer la résilience numérique en Afrique. Par exemple, le projet Starlink d’Elon Musk vise à fournir un accès à haut débit via des satellites, surtout dans les zones éloignées. Cependant, ce service est coûteux et n’est pas encore accessible partout.
Promouvoir l’accès aux outils numériques
Avoir une connexion Internet ne suffit pas si les individus n’ont pas accès aux appareils nécessaires pour l’utiliser. Les gouvernements, les ONG et les entreprises privées doivent collaborer pour rendre les smartphones, les tablettes et les ordinateurs abordables pour les populations les plus vulnérables.
Renforcer les compétences numériques
L’accès aux technologies doit être accompagné d’un renforcement des compétences numériques. Cela implique des programmes de formation qui enseignent aux populations comment utiliser ces outils de manière efficace pour l’éducation, le travail et la communication.
Des initiatives comme TechLit Africa sont des modèles à suivre. Fondée par Nelly Cheboi, l’ONG recycle les ordinateurs inutilisés des entreprises pour les envoyer dans des écoles rurales au Kenya. Elle offre aussi une formation en informatique à de nombreux enfants de 5 à 14 ans.
Notre ONG LIFE donne également la possibilité de développer les compétences numériques des jeunes et moins jeunes. Au Liban par exemple, à Beyrouth, une formation de 6 mois au digital marketing et des stages en entreprise sont proposés à une centaine d’entre eux âgés de 18 à 35 ans. En collaboration avec l’association Amel, nous leur permettons d’améliorer leur employabilité.
L’exclusion numérique dans les pays en développement est un défi majeur, mais c’est aussi une opportunité immense. En travaillant ensemble pour améliorer l’accès aux technologies numériques, nous pouvons transformer des vies, des économies et des sociétés entières. Le chemin vers l’inclusion numérique est complexe, mais avec des investissements intelligents et des politiques ciblées, un avenir où chacun a sa place dans l’économie numérique est à portée de main.
Ensemble, contribuons à redonner espoir aux communautés dans le besoin.