Le don charitable est un véritable pilier qui vous permet de perpétuer votre bonne action dans le temps. Zakaat Al Maal ✦ Sadaqa Jariya ✦ Fidiya & Kaffara ✦ Intérêts Bancaires
8 questions à Randolph, technicien en forage de puits
Depuis bientôt 2 ans, Randolph travaille au sein de LIFE ONG comme coordinateur technique et référent technique au sein des projets "eau et assainissement". Son rôle ? Accompagner nos partenaires locaux sur le terrain dans la réalisation de leurs forages.
Si la technique est au cœur de son travail, il n'en oublie pas le plus important : l'humain. Aujourd'hui, il a accepté de répondre aux 8 questions que vous vous posez.
1. Comment prenez-vous connaissance des besoins en eau d'un village en particulier ?
Chaque pays a un contexte différent. Mais le point commun, c'est que nos partenaires locaux ont des relais communautaires. C'est-à-dire, des personnes qui sont en lien en permanence avec la communauté. Ces dernières maîtrisent bien le terrain, le contexte, elles ont des remontées d'informations de la part des villages qui font face à des problèmes d'eau. Il y a donc une remontée d'informations qui s'opère. On s'appuie aussi sur les chefs de village.
Le partenaire local et les relais communautaires sont des maillons importants de la chaîne car c'est par eux que passent toutes les requêtes. Il est au plus près des populations bénéficiaires et est donc le plus à même de constater leurs réels besoins.
2. Comment se déroule le processus suite à une demande de forage de puits ?
Dès qu'une demande de puits est énoncée, un processus est engagé avec le partenaire local. Un livret de procédure lui est alors envoyé comprenant une fiche diagnostique correspondant à une mission de prospection sur le terrain nommée "mission exploratoire". De celle-ci, découleront d'autres phases liées aux questions de propriété foncière, au nombre de personnes aidées, etc...
Suite à l'émission du diagnostic terrain par notre partenaire local, les membres du pôle projet entrent en action pour la lecture et l'étude des différents diagnostics en cours dans cette zone.
Après réception et validation de l'ensemble des documents nécessaires au lancement des ouvrages sollicités, le pôle projets veille au suivi régulier des travaux, au respect des conditions notifiées dans le cahier des charges ainsi qu'au respect des délais établis au préalable jusqu'à la livraison des ouvrages en bonne et due forme. Quand la fiche est validée, il y a une chose très importante aussi. La réponse est transmise jusqu'au niveau des bénéficiaires. L'idée est de s'assurer qu'ils acceptent la création du projet afin d'assurer son bon déroulement.
3. Quel type de relation entretenez-vous avec vos partenaires locaux ?
Depuis de nombreuses années, nous travaillons main dans la main avec nos partenaires et nous mettons un point d’honneur à stimuler par ce biais l’économie locale. Avec le temps, une relation de confiance s’établit entre eux et nous. Un partenaire que l’on peut qualifier de fiable est le résultat de nombreuses années de collaboration.
Notre partenariat est collaboratif. Chaque partie apporte son expertise. À tous les stades du projet, de la conception à la réalisation, et même à l'audit, il y a trois acteurs : LIFE, les partenaires et les bénéficiaires.
Quand nous sommes sur le terrain, il est important pour nous aussi, si nous voyons que cela est nécessaire, de former les équipes sur place, afin de leur apporter toutes les compétences nécessaires.
Nous travaillons avec l’humain. Le côté humain est très important dans ce type de collaboration. Encore une fois, nous ne sommes là que pour les accompagner dans la mise en place de leur projet.
4. Quels sont les paramètres clefs de la bonne réalisation d'un projet eau ?
Il y en a deux selon moi, et ils sont très importants : la sensibilisation et l'approche communautaire. Nous expliquons le projet aux bénéficiaires et leur implication. Pour s'assurer de la réussite du projet, il doit être accepté. C'est ce qui nous garantit sa pérennisation et son impact sur la vie des bénéficiaires.
Nous devons faire prendre conscience aux bénéficiaires qu'ils doivent changer leurs habitudes. Il s'agit donc, par exemple, de leur faire comprendre pourquoi il faut qu'ils consomment l'eau de l'ouvrage et non plus celle provenant de leur source habituelle. Il en est de même lorsque nous souhaitons créer un comité de gestion, et que nous envisageons de placer une femme au centre de celui-ci. Nous devons alors nous assurer du réel taux d'implication des bénéficiaires, qu'ils ne se retireront pas du comité de gestion une fois l'ouvrage terminé. Ils doivent comprendre pourquoi, et cela, passe par une évolution des mentalités et de nouvelles habitudes. Tout cela prend du temps, mais c'est essentiel.
5. Quelles sont les caractéristiques techniques d'un forage de puits ?
Le forage est caractérisé par un trou foré d'environ 20 centimètres de diamètre dont les parois sont stabilisées par une longue colonne de tubes (habituellement en PVC) pouvant atteindre de très grandes profondeurs ( 150 à 200 mètres). Et ainsi, on peut capter l'eau atteindre des nappes phréatiques. Cette source d'eau est exploitée par les pompes électriques ou manuelles. La potabilité y est très sûre.
6. Quels sont les avantages d'un forage par rapport à un puits ?
L'avantage du forage est qu'il dure dans le temps, il a une plus longue durée de vie que le puits. En effet, sa source vient des eaux souterraines, ce qui permet d'avoir de grandes quantités d'eau disponibles. Si le forage est bien construit, la quantité d'eau n'est pas affectée, elle est presque intarissable. De plus, l'ouvrage est aussi protégé des contaminations extérieures comme les infiltrations d'eau de surface.
7. Quelle est la durée de vie moyenne d'un forage ?
La réponse à cette question est très aléatoire. Logiquement, tant que le choix des matériaux a été effectué consciencieusement, que la maintenance est assurée, que la population locale est sensibilisée à bien veiller à maintenir la pérennité du forage et qu'il n'y a également pas de gros souci écologique majeur, un forage peut durer de nombreuses années. Je dirais que la moyenne est entre 30 et 50 ans. D'où le fait de sensibiliser et d'accompagner les populations bénéficiaires. Cette étape est de loin la plus importante dans un projet de développement.
8. Comment se déroulent vos audits une fois le forage terminé ?
Une fois de plus, le côté humain est au premier plan. Au-delà des retours d'analyses physico-chimiques et bactériologiques, etc. il est très important pour nous lors de l'audit de prendre le temps d'échanger avec la population locale.
Lors d'un audit, on vérifie 3 choses essentielles. Premièrement, c'est la qualité de l'eau que nous vérifiions à l'aide d'un kit que nous avons au sein de LIFE. Mais aussi, la quantité d'eau, et ce, en vérifiant le débit de l'ouvrage. Deuxièmement, c'est la qualité de l'infrastructure. On vérifie si tout respecte le cahier des charges : dimensions, qualité du béton, voir s'il n'y a pas de fissure. L'idée est de s'assurer que l'ouvrage va durer dans le temps.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) énumère les standards en matière de qualité de l'eau. On assure donc que nos ouvrages respectent les standards de l'OMS ou les standards nationaux du pays d'intervention.
Tout ceci entre dans l'accompagnement des bénéficiaires. Il ne s'agit donc pas seulement de financer et de faire construire des ouvrages, puis de repartir comme on est venu. Nous essayons de nous projeter et d'investir sur l'avenir.
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