Autonomiser les jeunes Guinéennes de Conakry grâce à la couture

La Guinée, située en Afrique de l’Ouest, est un pays qui fait face à de nombreux défis touchant à la fois son économie, la politique, le social et l’environnement. La jeunesse guinéenne, représentant plus de la moitié de sa population, se trouve au cœur de ces enjeux. Difficulté d’accès à l’éducation, chômage, précarité économique, etc. Elle est confrontée à des obstacles multiples. Pourtant, elle porte en elle l’espoir d’un avenir meilleur, et avec un soutien adéquat, elle peut devenir un moteur de transformation positive pour cette nation. Notre ONG LIFE travaille en ce sens avec la mise en place d’une formation professionnelle de couture pour les jeunes guinéennes des milieux défavorisés de Conakry. ‍

Quelques mots sur la situation actuelle de la Guinée

La Guinée traverse une période charnière de son histoire, marquée par des transformations politiques, économiques et sociales. L’instabilité politique reste un défi majeur depuis l’indépendance en 1958. En 2021, le pays a connu un nouveau coup d’État militaire, renversant le président Alpha Condé, ce qui a ouvert une période de transition sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya. Cette transition suscite à la fois des espoirs et des incertitudes quant à l’avenir de cet Etat, en particulier sur le retour à une gouvernance démocratique et stable.‍

L’économie guinéenne‍

Malgré ses importantes ressources naturelles, notamment la bauxite, principal minerai d'aluminium dont elle est le premier producteur mondial, la Guinée reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Son économie est fortement dépendante de l’exploitation minière, un secteur largement contrôlé par des multinationales, ce qui limite les retombées pour l’économie nationale et pour la population locale. Par ailleurs, le secteur agricole, qui emploie la majorité de la population, est en grande partie non mécanisé, avec une faible productivité. Et pour ne rien arranger, il est touché par les conséquences du changement climatique qui multiplie la fréquence des sécheresses et réduit les ressources en eau. Les infrastructures de base, comme l’électricité et l’accès à l’eau potable, restent insuffisantes, notamment en milieu rural.

Le saviez-vous : d’après les autorités, près de 44 % des Guinéens vivent en dessous du seuil national de pauvreté, fixé en 2019 à 16 423 GNF par personne et par jour, soit environ 1,6 EUR. 

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La société guinéenne‍

Sur le plan social, les inégalités persistent entre les différentes régions du pays, et les tensions ethniques, exacerbées par les crises politiques, constituent un frein à la cohésion nationale. L’accès aux services de base, tels que l’éducation et la santé, est limité, surtout dans les zones rurales. Le système éducatif souffre d’un manque de ressources et de qualité, tandis que le système de santé est sous-financé et sous-équipé, comme en témoignent les difficultés rencontrées lors des crises sanitaires telles que l’épidémie d’Ebola et la récente pandémie de COVID-19.‍

Et la jeunesse guinéenne dans tout ça ?‍

La jeunesse guinéenne, bien qu’affectée par les enjeux économiques, sociaux et politiques du pays, reste un symbole d’espoir pour la construction d'un futur meilleur.‍

Du chômage et de la précarité économique 

Les opportunités d’emploi sont extrêmement limitées pour les jeunes guinéens. Le manque de perspectives provoque chez beaucoup un sentiment de frustration. Certains tentent de migrer vers d’autres pays à la recherche de meilleures opportunités, au risque parfois de leur vie.‍

De l’exode rural et des migrations 

Face à l’absence de perspectives économiques dans les zones rurales, de nombreux jeunes quittent les campagnes pour tenter leur chance dans les villes, où ils espèrent trouver un emploi. Cependant, les villes guinéennes, comme Conakry, sont déjà surpeuplées et manquent d’infrastructures pour accueillir cette population croissante. Cet exode entraîne une aggravation des conditions de vie dans les zones urbaines. ‍

Un accès limité à l’éducation 

Bien que des progrès aient été réalisés en termes de scolarisation, la qualité de l’enseignement est faible. Les infrastructures éducatives sont souvent insuffisantes, en particulier en milieu rural, et les enseignants sont mal formés et mal rémunérés. Le faible accès à une éducation de qualité limite les opportunités futures pour les jeunes, rendant difficile leur insertion dans le marché du travail.‍

Un manque d’accompagnement entrepreneurial 

De nombreux jeunes guinéens sont entreprenants et créatifs, mais ils manquent souvent de soutien pour développer leurs projets. L’accès au financement, à la formation et aux ressources nécessaires pour démarrer et faire croître une entreprise reste limité. Cela freine le développement de l’entrepreneuriat local, qui pourrait pourtant être un moteur de croissance économique et de création d’emplois.‍

Encourager l’espoir et les opportunités pour la jeunesse guinéenne ‍

Malgré ces difficultés, la jeunesse guinéenne possède un potentiel énorme pour jouer un rôle clé dans le développement du pays. Elle est dynamique, résiliente, et a soif de changement. Plusieurs initiatives et opportunités se dessinent pour la soutenir et l’aider à relever les défis auxquels elle est confrontée. Parmi elles, notre ONG LIFE propose avec son partenaire local FAG-HDF de soutenir des filles et jeunes femmes de Conakry déscolarisées ou non scolarisées.
Voyons de plus près en quoi consiste ce projet.‍

Les objectifs de la formation couture proposée aux jeunes guinéennes

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Contribuer à l’amélioration de la condition des femmes en Guinée‍

Malgré une reconnaissance croissante de leurs droits, les jeunes filles et femmes guinéennes sont souvent confrontées à des inégalités de genre profondément enracinées. Elles sont exacerbées par des pratiques culturelles telles que les mariages précoces, les mutilations génitales féminines et la discrimination en matière d’accès à l’éducation et aux opportunités économiques. Le taux d’alphabétisation des femmes reste faible par rapport aux hommes, limitant leur participation active à la vie politique et économique. Pour celles qui ont des diplômes, le taux de chômage reste assez élevé du fait du manque d’emploi ou de l’inadéquation entre les formations et les besoins du marché.
Par ailleurs, bien que des progrès aient été réalisés en matière de législation pour protéger leurs droits leur application demeure souvent insuffisante. La lutte pour l’autonomisation des femmes en Guinée se heurte également à des défis structurels, tels que la pauvreté et l’instabilité politique, rendant l’amélioration de leur statut une priorité complexe, mais essentielle pour le développement du pays.

C’est pour répondre à cet impératif que le projet intitulé « Formation professionnelle et autonomisation des jeunes filles et femmes issues des milieux défavorisés en République de Guinée » a été mis en place. Il consiste à offrir l’opportunité aux femmes concernées par la formation de réussir et de s’épanouir pour s’autonomiser, ainsi que renforcer leur pouvoir d’achat en créant un réseau de coworking et un laboratoire de réussite professionnelle de femmes de Guinée.‍

La mise en œuvre du projet couture ‍

20 jeunes filles défavorisées de Conakry sont sélectionnées pour suivre la formation pendant 1 an et créer leur activité dans les métiers de la couture. Un fonds flexible est mis à disposition pour les aider à monter leur entreprise de couture, avec un suivi après la formation. Ce soutien couvre les loyers des ateliers et un fonds de 5 millions GNF par bénéficiaire pour l’achat de matériel et les frais de création d’entreprise. La durabilité du projet est ainsi assurée. Un compte bancaire est ouvert au nom de chaque bénéficiaire avec la mise en place d’un suivi individuel pour un an pour avoir des résultats probants et positifs.

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Notre partenaire sur le terrain ‍

Pour répondre parfaitement aux besoins de la population ciblée et garantir la pérennité du projet, notre ONG LIFE collabore avec une association bien implantée sur le terrain, qui en connait toutes les spécificités. Il s’agit de la FAG-HDF, association de la loi 1901 relative à la création et au fonctionnement des organisations issues des migrations (OSIM) en France. Celle-ci œuvre essentiellement pour le développement socio-économique de la Guinée et l’amélioration des conditions sanitaires, éducatives des Guinéens en France et en Guinée ainsi que pour le rayonnement de sa culture à l’international. Depuis sa création en 2018, l’organisation a réalisé plusieurs projets sur le plan humanitaire et du développement avec ses partenaires, ceci principalement en France et en République de Guinée.

En offrant aux jeunes filles des opportunités d’éducation, en les protégeant contre les violences basées sur le genre, et en les aidant à devenir économiquement indépendantes, nous contribuons à façonner une génération de jeunes femmes capables de transformer leur avenir et celui de leur pays. Le soutien continu à des projets comme celui-ci est essentiel pour que la jeunesse guinéenne, et en particulier les jeunes filles, puisse réaliser leur plein potentiel et participer activement à la construction d'un futur plus prospère et équitable pour tous.

Ensemble, soutenons l’accès à l’éducation et à la formation des jeunes de tous pays.

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