Depuis plusieurs années, la crise alimentaire sévit dans le monde entier. Cette crise déjà existante, liée aux conflits, aux changements climatiques, à la pandémie de Covid-19, s’est amplifiée avec la guerre en Ukraine. En effet, la crise alimentaire qui frappe actuellement le monde, est bien pire que celles qu’il a déjà connues. La population mondiale dépasse, depuis novembre 2022, les 8 milliards d’habitants, comme l’ont indiqué les Nations unies. En théorie, nous produisons assez pour nourrir toute la planète. Pourtant, en réalité, les choses sont bien différentes. La faim dans le monde ne cesse de progresser. Avec cette crise alimentaire, l’Objectif de développement durable » zéro faim » fixé pour 2030 semble plus que jamais difficile à atteindre. Finalement, quand on parle de crise alimentaire, de quoi parle-t-on ? Quelles sont les causes de cette nouvelle crise alimentaire ?
La responsabilité de la guerre en Ukraine dans la crise alimentaire mondiale
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la sécurité alimentaire mondiale était déjà menacée. L‘utilisation de l’alimentation comme arme de guerre par la Russie n’a fait qu’exacerber une situation déjà très préoccupante.
En effet, en 2020, la pandémie de Covid-19, a contraint le monde entier à se confiner et à fermer ses frontières. Conséquences : de lourdes perturbations des chaînes d’approvisionnement et un ralentissement de la production mondiale. Les impacts ont été immédiats. Les prix des matières premières et des denrées alimentaires ont grimpé en flèche. Des millions de personnes se sont alors retrouvées en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, en 2020, près de 120 millions de personnes supplémentaires ont souffert de la faim.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, n’a donc fait qu’empirer cette crise alimentaire. Ces deux pays comptent parmi les premiers exportateurs mondiaux de céréales, notamment de blé, de maïs. De nombreux pays dépendent de ces aliments de base en provenance d’Ukraine et de Russie.
Chaque année, 74 % du blé produit en Ukraine est envoyé à l’étranger, notamment en Somalie, au Pakistan, au Liban, au Bangladesh, ou encore au Rwanda. D’après la Banque mondiale, pas moins de 36 pays dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour leur approvisionnement en blé. Mais, à cause du blocus des ports ukrainiens par la Russie, le pays n’a pu exporter ses denrées, menaçant ainsi la sécurité alimentaire mondiale. En juin 2022, ce sont plus de 20 millions de tonnes de céréales qui ont été bloquées et stockées sur les rives de la mer Noire.
La Russie et l’Ukraine sont aussi d’importants producteurs d’huile de tournesol : 80 % de l’huile de tournesol consommée dans le monde provient de ces deux pays. Ce n’est pas tout. Ces deux géants agricoles sont aussi de grands exportateurs d’engrais tels que les engrais azotés. Ces derniers sont essentiels pour assurer la production agroalimentaire.
Pénuries alimentaires, flambée des prix
L’arrêt des exportations de ces produits essentiels, a provoqué une peur de pénuries alimentaires, et une flambée des prix des denrées alimentaires de base. Par exemple, seulement quatre mois après le début du conflit, le prix du blé avait déjà augmenté de 34 %. Plus récemment, l‘ONU a évoqué une augmentation de 60% des prix alimentaires mondiaux en mars 2022 par rapport à mars 2020. Une hausse synonyme d’insécurité alimentaire pour des millions de personnes en situation de pauvreté. Aujourd’hui, 205 millions d’individus à travers le monde ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. L’aggravation de la crise alimentaire touche aussi les enfants. Ils représentent près de la moitié des personnes touchées par la faim
La crise climatique accentue la crise alimentaire
En plus du conflit russo-ukrainien, les effets du dérèglement climatique ont aussi une responsabilité dans cette crise alimentaire. Inondations, tempêtes, cyclones, sécheresses, canicules, les catastrophes naturelles se multiplient et s’intensifient.
Selon le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), entre 350 et 500 catastrophes de moyenne ou grande ampleur surviennent chaque année. Un chiffre qui pourrait dangereusement augmenter d’ici 2030, dépassant largement les plus de 500 catastrophes par an. Ces phénomènes climatiques aggravent la faim dans le monde. En effet, ils détruisent les surfaces agricoles et le bétail des populations locales. Privées d’accès à la nourriture et de leurs moyens de subsistance, elles sont plongées dans une profonde insécurité alimentaire.
D’ici 2080, si nous n’agissons pas, 600 millions d’individus supplémentaires souffrirons de la faim estime le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD).
LIFE agit contre la crise alimentaire
